mardi 2 octobre 2007

DANIEL ARASSE - Critique d'Art

par Daniel Arasse et Jean-Claude Loiseau.
" Histoire de peintures " du lundi au vendredi de 13h30 à 13h50 sur France Culture.

Ces entretiens datent de 2003,quelques temps après, le 14 décembre de la même année, Daniel Arasse, disparaissait.
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Né en 1944, il était ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure et agrégé de lettres classiques. Spécialiste de la Renaissance italienne, il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Le détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture (Flammarion, 1992), Le sujet dans le tableau (Flammarion, 1997) et deux ouvrages essentiels, écrits en collaboration : La Renaissance italienne dans la collection l'Univers des Formes et L'Art italien du IVe siècle à la Renaissance chez Citadelle-Mazenod.

Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris, il avait enseigné l'histoire de l'art moderne à Paris IV et Paris I entre 1969 et 1993.

Il fut également commissaire d'expositions, la dernière en date étant celle du Musée du Luxembourg consacrée à Sandro Botticelli. Il déclarait début octobre au Monde qu'il souhaitait réaliser une exposition consacrée à la peinture baroque florentine. Le 10 octobre, il donnait encore un entretien au Journal des Arts. Il y exprimait l'espoir qu'il mettait dans l'ouverture prochaine de l'Institut national d'histoire de l'art.

Vous trouverez en bas de page les livres écrits par Daniel Arasse, sachez aussi que la totalité de ces 25 entretiens "histoires de peinture" se trouvent en vente sur le site de France culture... ou chez tout bon disquaire qui se respecte !!!



Les rediffusions ont commencé le lundi 27 février 2006 par " Le tableau préféré" .... et pour la suite ... je vous renvoie toujour au site de France Culture , où vous pouvez réecouter ces petites histoires en différé.

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/histoirede/fiche.php?diffusion_id=39219


" Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qu'on lui connaissait, Daniel Arasse nous invite à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure. Evoquant de grandes problématiques (la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d'exposition), mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec intelligence et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets (La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux de Mantegna, Le Verrou de Fragonard...) dans un ensemble qui s'achève par certains aspects de l'art contemporain. Daniel Arasse inspire ainsi le goût de voir ou de revoir de grands moments de la peinture, dont il propose une lecture subtile et ouverte. Par l'effet du don et de la générosité, la voix suscite le désir de voir et revoir mieux, elle nous surprend, nous réveille et nous entraîne dans un véritable enchantement de l'intelligence qui n'est jamais dépourvu d'humour. "




A l'attention des lecteurs : voici les oeuvres de Daniel Arasse

Daniel Arasse - L'Annonciation italienne - Hazan (1999)

Le thème de l'«Annonciation» représente un défi pour un peintre. Comment représenter en effet l'irreprésentable, l'invisible - le mystère de l'incarnation : cette venue du Créateur dans la créature ? C'est sur cette question abordée par les artistes italiens entre le XIVème et le XVIème siècles que Daniel Arasse se penche en renouvelant notre perception de l'Annonciation italienne.L'invention progressive de la perspective à partir du XIVème siècle ouvre aux artistes de nouvelles formes de représentation par des moyens mathématiques perceptibles à l'oeil humain. Daniel Arasse montre comment certains d'entre eux utilisent paradoxalement la mesure géométrique de la perspective pour faire voir la venue de l'immensité divine dans le monde fini de l'humain, et l'acte par excellence mystérieux : l'incarnation.Des Siennois, en passant par les Florentins du Quattrocento, cette histoire commune de la perspective et de l'Annonciation connaît de nombreux épisodes avant de produire à Venise, à la fin du XVIème siècle, un ultime avatar : les machines de Véronèse articulées hors de toute allusion théologique à des fins théâtrales.Une passionnante confrontation des aspirations du monde plastique et du monde religieux à la Renaissance qui débouche ici sur l'écriture d'un nouveau chapitre de l'histoire de l'art italien.
- Note de l'éditeur -



Daniel Arasse L'ambition de Vermeer - Adam Biro (octobre 2001)
Après une approche historique, et pour cerner l'effet propre à Vermeer, l'auteur délimite ce qui fit dans le troisième quart du XVIIe siècle la différence du peintre de Delft avec ses contemporains. A travers une analyse historique rapprochée des oeuvres, de leurs structures et de leurs contenus, l'auteur montre comment la "scène d'intérieur" devient, chez Vermeer, une peinture de l'intimité, sphère réservée et inaccessible au sein même du monde privé. Ce livre renouvelle une conception de Vermeer : nous y percevons comment la poétique propre de sa peinture est inséparable de l'ambition picturale d'un peintre. Pour l'historien, cette ambition n'est pas sans relation avec le catholicisme de Vermeer, avec cette croyance qui avait foi dans la puissance de l'image peinte à incorporer une mystérieuse présence.



Daniel Arasse Anselm Kiefer - Le Regard (2001)

A travers l'étude des influences du style et des motifs récurrents, l'unité et la continuité, la démarche philosophique et artistique de l'oeuvre, l'auteur approfondit les thèmes essentiels de la réflexion du peintre et leur évolution : mythes antiques ou de la culture allemande et nordique, mystique juive, lien entre ciel et terre, micro et macrocosme, transmutation...


Daniel Arasse - Le détail : pour une histoire rapprochée de la peinture - Flammarion, coll. Champs (avril 1996)

Ce livre majeur de l'historien d'art, spécialiste de la renaissance italienne élargit ici son domaine d'observation et envisage le rôle que jouent les détails des tableaux et leurs statuts dans la peinture européenne des débuts de la Renaissance à la fin de l'impressionnisme.


Daniel Arasse Le sujet du tableau : - essai d'iconographie analytique - Flammarion, coll. Idées et recherches (avril 1997)
Une analyse de la peinture qui veut interpréter la singularité, les écarts et les anomalies constatés chez un peintre (l'érection inattendue de Vulcain dans une toile de Parmigianino, le geste de l'index récurrent chez Michel-Ange, etc.). Cette étude, fondée sur des concepts freudiens, montre que chaque cas particulier est partie d'un phénomène historique plus large.
Le Sujet dans le tableau propose sept études de cas où un emploi analytique de l'iconographie permet de distinguer comment, en s'appropriant le sujet (manifeste) de son œuvre par le trouble qu'il introduit dans son énoncé, l'artiste ou le commanditaire y marque sa présence comme celle du sujet (latent) de son énonciation.



Marianne Alphant, Daniel Arasse, Guy Lafon - L'Apparition à Marie-Madeleine : noli me tangere - Desclée De Brouwer (novembre 2001)

C'est à celle qui eut le privilège d'étreindre le Christ vivant qu'est accordé celui de témoigner la première de sa résurrection. Mais elle ne reconnaît pas le Ressuscité lorsqu'il se présente à elle. Le Christ l'appelle alors par son nom, et Marie reconnaît son Seigneur. Mais elle ne devra plus le toucher.
Pour méditer cet épisode capital et en restituer la profondeur, trois auteurs réunissent ici leur voix : un écrivain, un exégète et un historien de l'art.
Triple douleur induite par l'absence de l'être aimé, le cadavre enlevé de son tombeau, le corps glorieux qui se refuse au toucher ; mais aussi vase, crâne, parfum, grotte, reliquaire, tous les objets du deuil et du miracle : Marianne Alphant dresse la scène du Noli me tangere, cette longue histoire d'un contact interdit. Guy Lafon montre comment la parole du Christ ressuscité apprend à voir et plonge dans un autre temps, celui de la montée du Fils vers son Père, contact indéfiniment différé, délai accueilli comme la vérité du temps. Daniel Arasse, analysant le Noli me tangere de Titien (1512), et des œuvres de Corrège, Bronzino, Barocci, Holbein, met l'accent sur les limites de la figuration : incapable de représenter le corps du Christ ressuscité, la peinture a eu tendance à faire de cette scène ineffable un épisode de séduction.






Daniel Arasse Léonard de Vinci : le rythme du monde
Hazan (mai 2003)
Personnage flamboyant, artiste universel, génie parmi les génies : l'image répandue de Léonard a quelque chose de convenu, comme une obligation d'admirer, qui gêne pour comprendre. Ce livre porte sur Léonard un regard neuf. Il montre comment cet autodidacte, uomo senza lettere selon ses propres termes, finit par devenir, par la curiosité et l'observation, l'un des grands savants de son temps. Il expose comment il parvint à accomplir, dans sa longue trajectoire maintes fois brisée, une oeuvre d'ingénieur civil et militaire, d'urbaniste, de décorateur de théâtre et de fêtes, d'architecte, de sculpteur, de musicien, d'écrivain, de peintre enfin, et comment cette oeuvre si vaste et si diverse est d'une totale cohérence, animée qu'elle est par la recherche autour du « rythme du monde ».
Appuyé sur une abondante iconographie comportant nombre d'oeuvres peu connues, le texte de Daniel Arasse renouvelle un sujet qui, depuis cinq siècles, fascine le grand public comme les érudits, de Giorgio Vasari jusqu'à Sigmund Freud.



Daniel Arasse - Les visions de Raphaël - Liana Lévy. Coll. Opinion (octobre 2003)

Considéré comme l'un des trois plus grands représentants de l'apogée de la Renaissance, avec Léonard et Michel-Ange, Raphaël a été particulièrement sensible aux tensions spirituelles que suscitait le triomphe de l'humanisme. Daniel Arasse reconstitue ici le fil de son évolution artistique et religieuse à travers la représentation de la vision spirituelle. Fondés d'abord sur l'analyse des oeuvres, ces deux textes montrent comment Raphaël a su formuler visuellement les attentes profondes et parfois contradictoires de ses contemporains, et aussi comment la peinture constitue une forme de pensée spécifique et irremplaçable.






Daniel Arasse On n'y voit rien
Denoël (2000)
Que fait-on quand on regarde une peinture ? A quoi pense-t-on ? Qu'imagine-t-on ? Comment dire, comment se dire à soi-même ce que l'on voit ou devine ? Et comment l'historien d'art peut-il interpréter sérieusement ce qu'il voit un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout ? En six courtes fictions narratives qui se présentent comme autant d'enquêtes sur des évidences du visible, de Velázquez à Titien, de Bruegel à Tintoret, Daniel Arasse propose des aventures du regard. Un seul point commun entre les tableaux envisagés : la peinture y révèle sa puissance en nous éblouissant, en démontrant que nous ne voyons rien de ce qu'elle nous montre. On n'y voit rien ! Mais ce rien, ce n'est pas rien. Ecrit par un des historiens d'art les plus brillants d'aujourd'hui, ce livre adopte un ton vif, libre et drôle pour aborder le savoir sans fin que la peinture nous délivre à travers les siècles.
- Note de l'éditeur -


Daniel Arasse - Le sujet dans le tableau - Flammarion (1997)

Essai d'iconographie analytique. "Tout peintre se peint". La formule était à la mode à Florence à la fin du Quattrocento : une oeuvre d'art ressemble inévitablement à son auteur.Qu'en a-t-il été de Michel-Ange dans son Moïse, de Titien dans son Allégorie de la Prudence ? Cette singularité peut porter sur la structure de l'ensemble de l'image ; elle peut affecter un trait récurrent qui parcourt l'ensemble des créations de l'artiste (le geste de l'index chez Michel-Ange) ; elle peut se marquer dans un écart unique (comme l'érection inattendue de Vulcain dans le Vulcain surprenant Mars et Vénus du Parmesan). Fondé sur un usage "analytique" de l'iconographie, ce processus d'interprétation assure le lien méthodologique et théorique entre ces études distinctes - tout en montrant que chaque cas singulier est partie d'un phénomène historique plus large.
- Note de l'éditeur -



Daniel Arasse, Mario D'Onofrio, Philippe Morel - L'art italien - Citadelles & Mazenod (octobre 1998)

De l'architecture de la Renaissance à la naissance du XXe siècle, ce sont de nombreux aspects souvent méconnus de cinq siècles d'art italien qui sont ici étudiés. Architecture, art baroque, Caravage, Guerchin, Tiepolo ou Guardi, néoclassicisme, photographie, symbolisme et Art nouveau sont quelques-unes des grandes étapes de ce livre. En fin d'ouvrage, 89 sites artistiques sont présentés.
(en 2 volumes)


Daniel Arasse, Andreas Tönnesmann - La Renaissance maniériste - Gallimard. L'univers des formes (octobre 1997)

Au bref apogée de la Renaissance classique succède le triomphe du maniérisme. Destiné à devenir la langue artistique dominante du XVIe siècle, celui-ci prend naissance à Florence et à Rome entre 1515 et 1525, avant de se répandre rapidement à travers toute l'Europe. Après le gothique, le maniérisme est ainsi le premier style qui possède une dimension internationale et européenne.


Daniel Arasse - La Guillotine et l'imaginaire de la Terreur - Flammarion (1988)

Essai sur la guillotine et sur la fascination qu'elle suscite, à travers lequel on peut saisir et mieux comprendre la Révolution à son apogée